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Oh, comme c’est de circonstances en cette approche de Noël !

– Oahhh tu connais le « Super méga trucbidule » ?! J’ai vu la pub’ à la télé ça a l’air trop chouette j’en veux un !! Dis, tu me l’achètes pour Noël hein ?

Peu de parents peuvent nier qu’ils n’ont jamais entendu cette phrase dans la bouche de leur enfant, et ce dès un âge de plus en plus jeune. La faute à qui ? Entre autre à la publicité mais aussi bien sûr à l’effet de groupe, lorsque nos chères têtes blondes se retrouvent sous le préau et s’engouffrent dans des délires pokémonesques, HelloKittyesques ou MonsterHighesques.

Le blog du journal « Le Monde » s’est intéressé au sujet de l’influence de la publicité sur les enfants de 8 à 11 ans et en a fait un article (que voici : http://famille.blog.lemonde.fr/2012/09/30/petits-enfants-mais-grands-consommateurs/ ) et dont je vous livre un extrait :

Le Figaro Santé fait état d’une étude qui me semble bien éclairante sur l’influence de la publicité sur les enfants. Elle a été « menée aux Pays–Bas  par des chercheurs du Centre sur les enfants, les adolescents et les médias, de l’université d’Amsterdam ».

Elle a consisté à faire passer des tests à 466 enfants de 8 à 11 ans pour évaluer leur vulnérabilité face à la publicité. Et tenter de juger si ces enfants devenaient plus matérialistes, et l’impact de cet intérêt sur leur développement affectif et leur épanouissement.

Les conclusions de l’enquête sont intéressantes.

Elles confirment que, oui, à cet âge, 8-11 ans, la publicité a une influence sur les enfants,  et qu’elle développe leur désir de posséder ce que les annonceurs ne manquent de leur montrer de façon très alléchante.

(…)

Ainsi donc, comme le démontre l’enquête, c’est un moment où les objets, surtout les vêtements et les jeux, peuvent leur apparaître, « comme pouvant accroître leur bonheur et leur statut social. »

Mais elle affirme aussi que ce n’est pas tant la quantité de publicité regardée par les enfants qui va influer sur leur épanouissement, mais la sensibilité et l’état affectif de l’enfant qui la regarde. Un enfant tourmenté aura tendance à imaginer que « plus » de jeux, « plus » de vêtements de marques, changeront le cours de sa vie et le rendront à coup sûr plus heureux.

On ne nous demande pas de comprendre ces engouements, quoiqu’il en soit je ne pense pas que ce soit dans le domaine du réalisable pour moi, mais selon-vous, est-ce possible d’y échapper autrement qu’en un refus net sans autre explication ? Est-ce que de ne pas suivre  les modes peut porter préjudice à nos enfants ?

Pour ma part, je dirais que cela dépend du contexte familial, scolaire mais aussi de la personnalité de l’enfant. Il est dit dans l’article qu’un enfant tourmenté sera plus enclin à être influencé par le messages des publicités, clamant que leur produit leur apportera le bonheur qu’il cherche à atteindre et que, peut-être, il ne trouve pas dans son cercle familial/amical.

Mais au-delà de ca, je pense que l’absence de publicité dans l’environnement familial fait immédiatement diminuer les impulsions d’achats des enfants malgré d’autres sources de publicité (dans les rues, les vitrines, les catalogues) et malgré l’influence de ses congénères de cours de récré. Nous le voyons bien au quotidien avec nos enfants qui n’ont pas accès à la télévision à notre domicile. Même en cette période de Noël, nous n’avons pas eut de demandes extravagantes de jouets à la mode, leurs demandes restant dans la lignée des jeux auxquels ils jouent régulièrement. Je peux comparer avec l’an passé, alors qu’ils avaient encore accès aux programmes des grandes chaines. Leur liste s’est vue grandement transformée et j’ai bon espoir que cette année, les demandes soient plus adaptées à leurs centres d’intérêts. Cela nous évitera peut-être des achats qui au final seront laissés de côté après avoir été investis par leur intérêt seulement quelques semaines puis rapidement désinvestis, lorsque la mode si changeante passe ou lorsqu’ils se rendent compte que cela ne répond pas du tout a leurs attentes contrairement à ce que la publicité leur disait.

Au-delà de ça, un enfant assez indépendant se laissera peut-être moins influencer par les effets de mode qu’un autre, surtout si dans son éducation on lui a apprit le libre arbitre et le rôle des médias dans l’influence sur leur consommation. Leur apprendre à ne pas croire tout ce qui se dit à la télévision, à se faire leur propre opinion sur ce qui se dit et se fait à l’école. Leur donner la confiance en eux, en leurs choix est selon moi primordial pour ne pas céder au conformisme et à la pression sociale exercée à l’école par ces modes passagères. D’un autre côté, pour un enfant qui a du mal à s’intégrer au groupe classe, ces « modes » passagères peuvent devenir un moyen de se faire accepter par le jeu, par la reconnaissance de « codes vestimentaires » par exemple, et je comprends très bien que certaines situations font qu’un peu de souplesse de ce côté-là puisse être d’un grand bénéfice à un enfant en marge de ses camarades.

Comme partout ailleurs, la généralisation n’a pas sa place et c’est à chaque parent, au cas par cas, d’évaluer les bénéfices retirés des modes souvent issues de campagnes de publicités matraqueuses de cervelles, surtout en cette période de Noël !

Oui je sais, cela date (juillet 2012), mais je tenais à remettre sur le tapis à la veille (enfin presque) de cette fin d’année le rapport de l’éducation nationale établissant un bilan de la mise en oeuvre de la loi de 2005 sur l’inclusion d’élèves porteurs de handicaps dans les classes traditionnelles (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000515/0000.pdf).

C’est un rapport long, pour ne pas dire très long (157 pages) donc loin de moi l’idée de vous en faire un résumé entier, mais je m’attarderai sur le sujet des AVS et EVS dont bénéficient, ou non, nos enfants porteurs de handicaps.

Je ne vous cache pas qu’actuellement la colère monte et gronde tant chez les parents qu’au sein du personnel confronté aux problèmes issus du statut même de ces intervenants auprès de nos enfants, au sein des classes.

Voici donc ce qu’en dit le rapport de l’éducation nationale :

A la diversité des missions, des tâches et des fonctionnements, s’ajoutent les différences de statut. S’il n’est pas envisageable, dans le cadre du présent rapport, d’aborder dans le détail les questions liées aux contrats, aux modes de recrutement et à la gestion de ces personnels, il faut néanmoins rappeler que la différence de qualification et de conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et des personnes nommées sur les emplois de vie scolaire (EVS) n’est pas sans conséquence sur le service rendu aux élèves handicapés. Aujourd’hui, coexistent deux statuts :

  • celui d’assistant d’éducation qui correspond à un contrat de droit public d’une durée de un à trois ans, dans une limite de six ans, avec une obligation de service de 1 607 heures annuelles ; les personnels concernés exercent des fonctions diverses dans les établissements du second degré (surveillance, accompagnement éducatif, aide pédagogique, etc.) ; parmis ces emplois, un contingent est réservé à la mission d’auxiliaire de vie scolaire auprès des élèves handicapés ;
  • celui de bénéficiaire d’un contrat unique d’insertion (contrat d’accès à l’emploi / CUI-CAE) qui est un contrat de droit privé d’une durée maximale de deux ans, réservé à des personnes en situation précaire (bénéficiaires des minima sociaux…) ; ce contrat se substitue à tous les dispositifs antérieurs : pour l’éducation nationale, le temps de service des personnes affectées sur ces emplois est limité à 20 heures hebdomadaires.

Si les deux statuts présentent le double inconvénient de ne pas garantir la continuité du service et de confier l’accompagnement des élèves handicapés à des personnels insuffisamment formés à cette tâche, le recours aux contrats d’insertion présente de nombreux autres inconvénients :

  • leur gestion administrative et financière est une lourde charge pour les établissements « mutualisateurs » que les recteurs ont sollicités pour assumer cette responsabilité ; l’élaboration des contrats, les absences, les problèmes disciplinaires, les fins de contrat ou les contentieux soulèvent de nombreuses difficultés et nécessitent la mobilisation de personnels supplémentaires ;
  • les personnes nommées sur ces emplois sont dans des situations humaines difficiles et la préparation de leur avenir est un devoir que les services de l’éducation nationale ont du mal à assumer : de même, il faut souligner qu’il n’est souvent pas possible de proposer à ces personnels une poursuite de leur travail sur un contrat d’AVS, en particulier s’ils ne sont pas titulaires du baccalauréat ;

(…)

Enfin, quel que soit le type de contrat, la première urgence est d’apporter aux uns et aux autres une solide formation « d’adaptation à l’emploi » au fil des recrutements. Les équipes départementales, autour des IEN-ASH, s’efforcent, avec beaucoup de bonne volonté de proposer quelques conférences et animations, le mercredi, mais la plupart ont paru très démunies face à l’ampleur des besoins et au turn-over des contractuels sur un même emploi. Le renforcement du dispositif actuel, décrit comme insuffisant par l’ensemble des interlocuteurs rencontrés, apparaît comme une priorité dans l’attente d’une réflexion de fond sur les nouveaux métiers qui se dessinent autour de l’accompagnement humain.

Les soucis sont donc nombreux à ce sujet. L’education nationale en soulève un certain nombre :

  • leurs statuts précaires (allant de 2 à 3 ans jusqu’au maximum 6 ans)
  • leur manque de formation, voire de compétences dans le domaine du handicap en général, et du handicap auquel l’EVS ou l’AVS est confronté en particulier (on ne soutien/aide pas un enfant trisomique comme un enfant dyspraxique)
  • leur avenir professionnel

Mais s’ajoute à cela d’autres problèmes, soit sous-jascents, soit occultés par le rapport :

  • leur salaire, de misère bien souvent (autour de 750€ par mois pour une AVS)
  • leur « turn-over », qui fait que l’enfant handicapé, qui a encore plus besoin qu’un autre de stabilité dans son environnement immédiat, voit défiler moulte intervenants différents au cours de sa scolarité, voire lors d’une même année scolaire
  • leur nombre, bien insuffisant par rapport à la réalité des demandes, qui va grandissante puisque de plus en plus d’enfants handicapés sont scolarisés dans le cursus normal (hors établissements spécialisés) alors que les postes eux, au lieu d’augmenter, tendent à diminuer
  • l’inégalité de distribution de ces AVS/EVS selon les académies

Est-ce une réelle évolution pour notre société et pour nos enfants à particularités que cette intégration à l’école traditionnelle dans ces conditions d’accueil ? C’est une réflexion qui continue de poursuivre son cheminement dans mon esprit. Les solutions pour un meilleur accueil sont de prime abord assez simples, mais semble-t-il difficile (sans doute couteuses) pour notre gouvernement :

  • une meilleure formation de ces accompagnants mais AUSSI des enseignants, car c’est souvent à nos enfants (et nous parents lorsque ceux-ci sont trop petits) d’expliquer au personnel de l’établissement leurs besoins spécifiques, et ensuite à eux (enseignants, AVS/EVS) de prendre l’initiative personnelle de se renseigner sur le handicap de l’enfant qu’ils suivent l’espace de l’année scolaire.
  • une plus grande stabilité dans le suivi des enfants, qui serait bénéfique tant à l’enfant qu’à l’accompagnant.
  • un meilleur salaire, engendrant par la même occasion une valorisation de ce métier.
  • la création de postes pour combler le déficit en aide humaine de tant d’enfants porteurs de handicaps laissés aux seuls soins de l’enseignant qui bien souvent a déjà une classe surchargée à gerer et ne peut pas accorder à l’enfant à particularités le temps et l’attention qui lui serait nécessaire.

Voilà, je m’arrête là, mais le débat est loin d’être terminé. Le bras de fer va continuer et des collectifs de plus en plus nombreux et étoffés se mettent en place afin d’enfin se faire entendre par les autorités qui font actuellement la sourde oreille, car dans cette pénible situation, tous les acteurs sont lésés, tant les enfants que les intervenants que le personnel-même des structures d’enseignement.

Quand on parle de précocité, une phrase s’impose dans la tête des gens : tout le monde croit que son enfant est un petit génie, normal, notre enfant sera toujours le « plus mieux de tous les autres » !

Mais quand on y regarde de plus près, voire quand on a carrément le nez « dedans », on se rend compte que de poser un diagnostique fiable et précis, ça n’est pas si facile que ça, voire carrément le parcours du combattant, chacun (enseignants, psychologue scolaire, psychiatre…) y mettant son petit grain de sel. On comprend vite aussi qu’il y a autant de types de précocités (ou surdouance, ou hauts potentiels intellectuels) qu’il y a de personnes à haut potentiel, donc qu’il n’y a pas un profil type qui permettrait d’écarter tout doute ou de mettre tous les « surdoués » dans le même panier. (Petite parenthèse d’ailleurs à ce sujet, c’est également la raison pour laquelle je préfère parler de haut potentiel intellectuel plutôt que de surdouance ou précocité, car il s’agit bien d’un potentiel, qui varie selon chaque individu concerné et qui est exploité ou non par celui-ci de la manière la plus adéquate pour lui ! Fin de parenthèse…)

Donc ! Le journal belge La Libre parut le 7 décembre 2012 a publié un article intitulé « Pas si simple d’identifier un haut potentiel ». En premier lieu il indique la tenue d’une conférence animée par le Pr Jacques Grégoire au sujet des difficultés rencontrées lors du diagnostique de haut potentiel et des multiples facettes de la personnalité et de l’intelligence qu’il faut prendre en compte afin d’approcher au plus près de la réalité de ce potentiel. Cette conférence a eut lieu en Belgique (forcément !) mardi dernier (4 décembre 2012) et il semblerait qu’elle a eut beaucoup de succès et qu’elle était fort intéressante, ce dont je ne doutais pas une seconde bien entendu. J’avoue aisément être bien jalouse d’une de mes connaissances qui a pu y assister, mais bon, on ne peut pas être partout à la fois !

Trèves de plaisanteries, cet article nous livre quelques pistes de réflexions menées par le professeur Jacques Grégoire lors de sa conférence, et qui mérite qu’on s’y intéresse. Je cite :

« Le développement ces dernières années de tests d’intelligence permettant de mesurer une palette d’aptitudes de grande amplitude, en plus du traditionnel QI, a remis en cause nos pratiques d’identification du haut potentiel. Des tests comme le WISC-IV ou le KABC-II  mettent aujourd’hui en évidence des profils hétérogènes chez de nombreux enfants antérieurement identifiés comme à haut potentiel sur la base de leur seul QI. Parallèlement, les modèles récents du haut potentiel soulignent l’importance de caractéristiques non intellectuelles comme la motivation ou la créativité. Cet élargissement du tableau psychologique associé au haut potentiel remet en question les critères diagnostiques classiques et laisse certains praticiens perplexes et désemparés. »

Mais qu’est-ce que donc que cela veut-il dire, hein ?

Tentons de vulgariser un peu. Monsieur X passe un test traditionnel de QI, nommé WISC-IV pour les enfants ou WAIS-IV pour les adultes. Il obtient un haut « score ». Auparavant, cela aurait suffit à dire qu’il était à haut potentiel, sans fouiller en quoi exactement il était bon ou mauvais, sans NUANCER le résultat. Quelqu’un ayant des résultats à peu près égaux dans les différents subtests était considéré de la même manière que quelqu’un ayant des résultats très hétérogènes dans ces subtests. Que cette personne ait bien réussi dans un état d’esprit normal (motivation, confiance en soi, créativité) ou qu’elle ait eut le même score dans un état d’esprit différent (manque de confiance en soi, de motivation) ne changeait pas la donne.

Aujourd’hui, du moins pour les psys et neuropsys qui cherchent à améliorer la justesse de leurs diagnostiques, il est possible de beaucoup plus affiner les résultats, les décrypter afin d’aider Monsieur X à mieux comprendre son fonctionnement et donc cheminer dans une meilleure gestion de ses particularités. On sait maintenant qu’une personne ayant des résultats très hétérogènes lors du test méritera que l’on fouille (via des subtests spécifiques) afin de savoir ce qui fait que certains points sont très forts et d’autres pas. On peut donc désormais diagnostiquer en même temps qu’un haut potentiel, un trouble de l’attention, de la mémoire, un dysfonctionnement cognitif (dyslexie, dyspraxie…) ou autres choses expliquant tout ou partie de cette hétérogénéité. On nuance également les résultats en fonction de l’état d’esprit de la personne, et sa personnalité en général. C’est pourquoi, si l’on veut un meilleur reflet de son potentiel intellectuel, il est recommandé aujourd’hui de passer également un bilan affectif, qui permet au psy/neuropsy de mieux comprendre le fonctionnement de la personne concernée, sa gestion de ses spécificités, comment elle compense un éventuel profil hétérogène, ou ce qui pourrait expliquer qu’une personne diagnostiquée à haut potentiel intellectuel n’utilise pas ce potentiel (si par exemple elle souffre de fortes angoisses ou d’inhibition intellectuelle).

Cette possibilité de nuancer, d’apporter des explications aux résultats, de mieux comprendre les mécanismes de l’intelligence pure mais aussi affective, permet de mettre au jour le véritable potentiel d’une personne, même si celui-ci sommeille encore en elle. Ces nouvelles « considérations » permettent de cerner ce qui éventuellement empêche le potentiel de s’exprimer complètement et parfois il est possible de mettre en place des outils de rééducation (des troubles de l’attention, des troubles dys et de la mémoire) mais aussi un travail psy pour gagner en confiance en soi, vaincre ses angoisses et autres afin de mieux appréhender son mode de fonctionnement et pouvoir se découvrir, se comprendre, s’accepter et aller de l’avant.

Pas plus tard qu’avant hier, je suis allée voir ce film documentaire de Clara Bouffartigue, qui a suivi durant un an deux enseignantes dans un collège en ZEP, et qui fût tourné en immersion dans une classe de 4ième.

Pour nous qui, en tant que parents, ne pouvons que rester extérieurs à ce qui se passe dans l’enceinte de l’école lorsque nos enfants sont en cours, ce peut être un véritable choc. Un choc générationnel. Il est difficile de ne pas comparer ce documentaire avec ce que nous avons vêcu nous-même au collège il y a de ça quelques années (dizaines d’années ?) et cela peut laisser perplexe, mais pas que !

Tourné uniquement caméra au poing par sa réalisatrice, au coeur de la salle de cours, parfois dans les couloirs, cantine ou les bureaux administratifs, nous assistons à la lutte quotidienne de ces deux enseignantes qui cherchent à inculquer à ces élèves de 4ième bien énergiques leur savoir, tout en respectant à la fois ceux-ci, le calendrier scolaire et les objectifs de l’année dans la discipline qui est la leur, c’est-à-dire le français et l’art plastique.

Ne quittant jamais les bâtiments du collège, en immersion totale et en vase clos, l’univers qui nous est présenté est parfois oppressant, semblable au milieu carcéral. Violence des propos et des comportements, mal-être de certains élèves, désespoir de l’équipe enseignante, tout cela nous plonge dans une atmosphère lourde mais malgré tout régulièrement teintée d’un humour salvateur, d’espoir, et le courage mêlé à la volonté de fer de ces deux professeurs adoucit ce portrait de l’école et apporte une note positive à l’ensemble du tableau qui nous est présenté.

TEMPETE+SOUS+UN+CRANE+PHOTO1

Après le visionnage du film, nous avons eut la chance d’avoir à nos côté la réalisatrice de ce documentaire, Clara Bouffartigue.

Elle nous racontera qu’elle est restée toute l’année scolaire en immersion dans cette classe lors des cours de français et d’art plastique, s’intégrant au groupe d’une manière « fantomatique », en tant que présence silencieuse et détachée, afin que les élèves s’habituent à sa présence et ne « jouent » pas un rôle devant la caméra mais restent eux-mêmes.

La principale question abordée fut : pourquoi ce film ? Dans quel but ? Ce à quoi elle répondit qu’elle souhaitait travailler sur le thème de la « Transmission », et qu’étant issue d’une famille d’enseignants sur trois générations, il était tout naturel que ce thème soit abordée sous l’angle de l’école et du métier d’enseignant. Et je peux vous dire que le paris est réussi de très belle manière. Je peux vous certifier  que ce film mérite d’être vu par la majorité, que ce vous soyez parents, avec ou sans vos adolescents, que vous soyez professeurs vous-même, avec ou sans vos élèves, chacun en tirera au moins une leçon de vie, celle qu’avec une méthode adéquate de transmission, passant entre autres par l’écoute, le respect  mais aussi la fermeté, nul n’est voué à l’échec et que l’on peut voir s’épanouïr de beaux apprentissages dans un univers parfois bien hostile.

Je ne vous en dis pas plus, il ne vous reste plus qu’à chercher où passe le film près de chez vous, et venez en discuter avec nous !

Hier (le 15 novembre 2012) est sorti un article sur le site http://www.destinationsante.com concernant la prévention et la prise en charge de la prématurité en France.

Cet article, le voici :

http://www.destinationsante.com/Prematurite-un-Collectif-medecins-patients-pour-se-faire-entendre.html

Un collectif réunissant une association de parents de prématurés (S.O.S Préma)  ainsi qu’une société savante spécialisée dans la prématurité (la Société française de néonatologie) vise à apporter des propositions d’améliorations en quatres points :

– Une amélioration de la prévention et de l’information des patientes – Une amélioration de l’accueil et de l’environnement du nouveau-né – Une optimisation de la coordination des soins, et du suivi des enfants sur le long terme – La mise en place d’outils pour augmenter l’investissement en recherche

Je vois d’un bon oeil cette initiative, surtout concernant la prise en charge des enfants prématurés, leur environnement, leur suivi et cette fameuse coordination des soins qui est si importante pour le bon déroulement de leur séjour en néonatalogie mais aussi une fois sortis de l’hopital, afin de leur assurer un suivi adapté vu les risques importants de multiples séquelles qui parfois ne peuvent être détectées qu’au bout de 6 ans (entrée à l’école primaire) voire plus.

Là où je me permets d’émettre un doute, c’est au niveau de la prévention et de l’information des patientes. Est-ce que cela pourrait apporter un réel bénéfice ? Une femme informée que la prématurité existe et ses séquelles ne pourra pas empêcher son corps d’attraper une infection, ou d’être victime d’hypertension menant à un accouchement prématuré.

J’estime, peut-être à tord, que le suivi de grossesse actuellement proposé est suffisant dans la majorité des cas pour détecter les grossesses à risques afin de proposer une prise en charge et un suivi adapté, même si parfois ce service n’est pas accessible à toutes (l’article parle entre autres du plus fort taux d’accouchements prématurés dans les DOM-TOM).

Cependant, m’est avis que c’est notre société qui est responsable d’une partie de ces naissances prématurées. La plupart des femmes enceintes travaillent, et travaillent même beaucoup ! Trop sans doute pour certaines qui n’arrivent pas a lever le pied, ou refusent de le faire pour diverses raisons. Peut-être que certaines femmes ne sont en effet pas suffisement sensibilisées sur les risques encourrus par leur enfant en cas de naissance prématurée, qui fait qu’elles se disent que ca n’est au final pas si grave si leur enfant arrive trop tôt puisque « de nos jours on sauve des bébés minuscules ». Oui, on les sauve, de la mort. Pas tous cela dit. Et plus ils sont petits, plus ils risquent de séquelles gravissimes. La prématurité est entrée dans les moeurs, elle a été vulgarisée et par conséquent minimisée.

Mais les plus à risque restent pour moi celles qui se voient « mettre la pression » par leurs supérieurs pour qu’elles continuent à faire comme si de rien n’était. Parfois même leur poste est en jeux, leur place dans la société, et c’est là pour moi que le bât blesse !

Alors informer les mères, c’est bien, mais leur donner réellement la possibilité de lever le pied lorsque leur corps les alerte, ça, c’est loin d’être gagné. Les patrons qui abusent, on en connait tous, soit directement, soit indirectement dans un cercle amical/familial très restreint. Et que faire contre ça ?

Il est facile de comprendre les problèmes que peuvent rencontrer à l’école les enfants souffrant de déficit intellectuel.
Il est normal que le monde scolaire s’adapte aux particularités de ces enfants, tant dans leurs aptitudes que dans leur fonctionnement cognitif.
L’on peut facilement user d’empathie, essayer de se mettre à leur place et donc leur proposer une aide bénéfique à leur épanouissement en classe, même si des limites apparaissent vite dans la mesure du temps que l’on peut consacrer individuellement à chacun alors que toute une classe a besoin de l’enseignant pour progresser en groupe.

Ces enfants sont différents, ils sont en dehors de la norme, et il semble logique de leur proposer un accompagnement particulier, des adaptations en classe et une écoute attentive.

Mais qu’en est-il du problème inverse, lorsque l’enfant est à haut potentiel intellectuel (HPI) ? Pourquoi est-ce si difficile de faire accepter cette différence et les particularités qui en découlent ?

Il semble admis que les enfants auparavant dits « précoces » ou « surdoués » (nous les appellerons à haut potentiel mais ils s’appellent souvent entre eux « zèbres ») ne nécessitent aucune prise en charge particulière, puisqu’ils sont « si intelligents », ils sont soit-disant largement capables de se débrouiller seuls et de réussir mieux que les autres. Or, il a été démontré qu’il y a parmis la population d’élèves à haut potentiel un pourcentage d’échec scolaire beaucoup plus élevé que la moyenne. Pourquoi ? Car ces enfants ne rentrent pas dans le « moule scolaire », n’ont pas un raisonnement, un fonctionnement intellectuel leur permettant d’intégrer facilement les apprentissages tels qu’ils sont dispensés à l’école : ils sont « hors normes ».

Le 24 octobre dernier, dans l’académie d’Amiens, a eut lieu un séminaire sur les élèves « intelletuellement précoces ». Le but annoncé est : « Différences, difficultés ? Mieux les connaître pour accompagner leur scolarité. »

Un article parut dans la presse de l’academie d’Amiens explique la raison de cette initiative, ainsi que le déroulement de cette journée :

Lors de l’ouverture du séminaire, le recteur a souligné la nécessaire prise en compte de ces élèves à besoins éducatifs particuliers et le levier qu’ils peuvent constituer en termes d’exemples pour la personnalisation des parcours et la mise en place d’adaptations pédagogiques, ceci afin de favoriser la réussite des élèves de l’académie.

Qu’on les appelle élèves intellectuellement précoces ou élèves à haut  potentiel intellectuel, les élèves dont il est question ici ne sont pas  surdoués, supérieurs ou en avance sur les autres mais ils présentent un  fonctionnement cognitif différent qui peut poser des difficultés à notre  système éducatif de la même façon qu’il met parfois en difficulté,  voire en échec, certains d’entre eux.

Car, en effet, ces élèves ont réellement besoin que leur différence soit prise en compte. Que ce soit dans la gestion de leur hyper-émotivité, de leur mode de fonctionnement logique et cognitif singulier, de leur soif d’approfondir ou dans la compréhension de leur pensée en arborescence, être à leur écoute peut leur permettre d’éviter bien des écueils que leur réserve le parcours scolaire : décrochage, ennui, incompréhension, isolement.

Je félicite et encourage fortement l’initiave de cette académie, qui semble avoir comprit les besoins particuliers de ces enfants, qui constituent environ 2% de la population. Puissent les autres académies en prendre de la graine car il suffit bien souvent de pas grand chose pour que ces élèves se sentent bien au sein de leur classe.

Ne soyez pas induits en erreur par le titre de cet article : nous ne parlerons pas ici de commerce équitable d’amour !  Mais plutôt de la répartition équitable de l’amour au sein de la famille.

Fréquemment lors de discussions avec de futures multipares (entendez par là les mamans d’un seul enfant qui ont en projet d’avoir un second enfant, ou pas d’ailleurs entre autre à cause de « ca »), l’une des principales angoisses du couple parental est la peur de ne pas savoir aimer le second enfant à venir « pareil » que le premier.

Souvent, ce premier enfant est le centre de leur vie depuis quelques mois voire quelques années, certains ont avec lui une relation très fusionnelle, un amour sans bornes et il leur semble inconcevable d’arriver à partager cet amour avec un autre enfant. Ils ont peur de moins aimer ce « petit deuz », ou que la venue de celui-ci détériore leur relation avec l’ainé.

Cette angoisse est-elle vraiment justifiée ?

Ma première réponse, c’est celle que beaucoup de multipares partagent une fois l’enfant (ou les enfants) né : l’amour grandit avec la famille, il ne se divise pas, il se multiplie. Le temps, certes, lui ne grandit pas et se divise, mais cela n’empeche en rien de cultiver avant tout la qualité des moments passés avec chacun quitte à perdre un peu en quantité.

Mais une seconde réponse s’ajoute à la première, histoire de bien déculpabiliser le parent que nous sommes et qui passe une bonne partie de son temps à se remettre en question, chose louable car c’est ainsi que l’on progresse, entre autres !

Cette réponse, même si en mon fort intérieur et au fil des naissances et années je l’avais déjà mûrie, je l’ai trouvée parfaitement expliquée dans un passage du livre de Jeanne Siaud-Facchin : L’Enfant surdoué L’aider à grandir, l’aider à réussir (éditions Odile Jacob). Je vous en livre l’extrait :

Dans une famille, il est courant de constater à quel point deux enfants, pourtant élevés par les mêmes parents avec des normes socioéducatives identiques, auront des personnalités très différentes. La réalité, c’est aussi que les parents ne sont pas les mêmes avec chacun de leur enfant, un ajustement se met en place entre eux : on ne réprimande pas de la même façon un enfant qui se rétracte instantanément et un enfant qui s’oppose, on ne prodigue pas la même tendresse à celui qui cherche le contact physique et à celui qui fuit toute tentative d’approche, on ne pousse pas un enfant casse-cou mais on encourage par contre un enfant timide et réservé, bref… l’enfant crée le parent et réciproquement. Il est illusoire de croire que l’on est le même avec chacun de nos enfants ! Et on aime chacun différemment !

A la lecture de ce passage du livre, je me suis entendue lancer un « Ouffff… » et soudain, un poids assez conséquent, de remords, de culpabilité, de regrets, s’est soudainement envolé !

La seconde d’après, je me suis interrogée sur ce qui créé ces différences de relation avec chacun de mes enfants, me demandant s’ils en pâtissaient ou si c’était ce qui leur convenait. Je me suis dit que le mieux était de leur en parler, chacun avec les mots de son âge, même si je sais pertinemment que le premier ne me révèlera rien de ses réflexions et fera comme si ca n’était pas important (elle est belle sa carapace, n’est-ce pas ? et bien dure… !), que la seconde prendra ça à la légère, voire trouvera ma question idiote mais y réfléchira une fois la lumière éteinte et risquera de revenir m’en parler plus tard quand ça aura bien germé dans son esprit, que le troisième va me dire qu’il veut toujours plus de bisous et de calins et que le quatrième va me demander à téter !

Mais au moins aurai-je ouvert la porte, qu’ils seront libres de laisser ouverte ainsi et évoluer, de seulement l’entrebailler pour l’ouvrir en grand plus tard, ou carrément la refermer, par pudeur ou par soucis de cultiver leur jardin secret.

Quoi ?
Encore un blog ?
Eh oui… encore un.

Cette fois-ci, exit le blog « vitrine d’association », exit le blog exutoire, bienvenue au blog fourre-tout ! Je ne sais pas si c’est mieux, ou pire, c’est ce que nous allons voir au fil du temps.

Pourquoi Leo l’écolo ?
Déjà, dans un soucis d’anonymat plus ou moins réussit, le pseudonyme était de rigueur. « Pseudo » vieux comme le monde, ou plutôt comme mes premiers pas sur la toile, il y a presque 15 ans. C’est un retour en arrière qui rend tout chose, retour à un peu de légèreté, le plaisir pour le plaisir.
Ca ne signifie pas que les sujets abordés seront eux aussi légers, ou traités avec légèreté, mais tout cela est surtout synonyme de liberté dans le choix de ceux-ci. Pouvoir parler de tout, de rien, même si ceux qui me connaissent se doutent qu’il s’agira avant tout de propos autour de la famille, qui est quoiqu’il en soit le centre de ma vie, et le restera toujours.

Mais dans cette appelation « Léo l’écolo », il y a aussi de l’ironie. Rencontrée depuis peu, une maman de l’école de mes enfants avec qui je discute de temps en temps de tout et de rien s’est un jour exclamée : « Ahhh mais vous êtes de ces mamans écolos alors ? »
L’expression m’a fait sourire, même si je me suis empressée de rectifier le tir : je ne me considère pas comme tel, au vue des efforts encore considérables qu’il me reste à faire dans le domaine. Et puis, c’est quoi, être écolo ? Une notion tellement suggestive, qui change selon la personne qui l’utilise.

Alors voilà où s’arrêteront les présentations, est-ce bien utile d’en dire plus ? Si vous désirez en savoir davantage, il suffit de prendre un peu le temps de me découvrir au fil de mes articles.